Sy(e)rah, siéra pas ??

C’est amusant, parce que cette fois-ci, pour ces Vendredi du Vin # 46 http://vendredis.wordpress.com/ je sais de quoi je veux parler, puisque Doc Adn, sur son blog « escapades »  ( http://0z.fr/3Q6ye ) nous propose un thème pile-poil-nickel-chrome bien avec les cépages que nous vinifions, dont la syrah, qu’il nous propose enjôleuse et globe-trotteuse !

Heu… globe-trotteuse, pas tout à fait ici !! Les pieds bien ancrés dans la parcelle, certaines souches encore partiellement frêles d’avoir été reformées, d’autres bien campées sur leur pied, les bras bien étirés pour prendre le soleil, leur port est noble, distingué. Lorsque les grappes se forment et que les raisins se gorgent de soleil et de jus, elles offrent une guirlande superbe..

Une fois n’est pas coutume, j’ai lu quelques comptes-rendu, avant de commencer le mien, qui m’ont laissé quelque peu désappointée.. La syrah aurait un genre putassier, des odeurs indélicates ?? Pire même, certains la compare à une péripapétitienne puant des pieds.. Alors la ! Les bras m’en tombent.. n’est-ce pas un peu exagéré ? très exagéré ?
Alors je vais vous raconter notre syrah à nous.. enfin nos syrahs à nous puisque nous en avons sur une parcelle entière et sur un morceau d’une autre..

Celle de la parcelle mixte d’abord, elle est voisine de cinsault et nous les vendangeons et vinifions en même temps.. là, elle n’est pas majoritaire et n’a pas l’occasion de montrer son côté ronchon, le cinsault lui donnant une légereté et une bonne humeur constante.
Puis celle de sa parcelle à elle toute seule. Nous la vendangeons à part, c’est la vendange la plus facile car elle nous offre ses grappes à hauteur de mains, belles et charnues. Par contre, à l’égrappage, c’est la plus difficile car les grains sont si serrés que ça le rend beaucoup plus long.. Pas un morceau de rafles ne rentre dans les cuves, un travail titanesque car en partie manuel..  Son jus est beau, bon, d’un beau rouge intense.

Une fois les fermentations faites, nous en gardons une partie en « vendange fraîche », en cuve et le reste nous le mettons en barriques. Elle aime le petit nid douillet des barriques. Son potentiel s’y exprime si bien ! Ses épices répondent aux arômes vanillés du bois, et je te donne du cade et du réglisse et tu me donnes de ton chêne.. etc.. Pendant 12 ou 18 mois, les échangent vont aller bon train et pas une fois elle aura une odeur pas sympathique.. Elle est vive, dense, intense au nez comme a la bouche. Elle se ferme juste un peu quand les températures de l’hiver arrivent.. Elle n’aime pas le froid, se recroqueville sur elle-même.. Mais quoi de plus normal ? Nous faisons pareil !!
La vendange fraîche, nous l’utilisons en partie pour rafraichir, alléger cette cuvée vieillie en barriques. Et aussi pour donner un peu de relief à notre cinsault et notre grenache.. Le cinsault car il est si facile et le grenache parce qu’il est si austère..

Bref, le seul vrai moment ou elle est parfois « réduite », ou ses charmes n’apparaissent pas d’un premier abord, c’est lorsqu’elle est en bouteille.. Elle n’aime pas être enfermée du tout.. Mais comment lui en vouloir quand on voit ses bras si étalés au soleil !!
Et du coup, contrairement aux filles de charme, elle ne se dévoile pas facilement.. Non, elle joue dans la timidité, il faut la chouchouter, la mettre en confiance, lui donner de l’air avec douceur et attention et là, elle vous séduira, vous donnera tout son potentiel : réglisse, épices, cade, cerises mûres allant même jusqu’à de belles notes cacaotées..

Et oui,  à tous les stades, la syrah me sied  !!

Dans la famille les travaux des vignes … je demande l’ébourgeonnage !

J’ai commencé ce blog en cours de travaux dans les vignes, je reviendrai sur la période qui précède le printemps un peu plus tard, avec vidéo et tout tout !

En ce moment, c’est la période de l’ébourgeonnage qui consiste à enlever les repousses non désirées sur les souches.. Comme presque tout ce qui concerne la vigne, ça se fait à la main et surtout pied par pied. Les repousses sont partout sur le cep, du sol.. au plafond !
Inutile de vous dire que qu’il faut donc se courber sur les souches, ce qui est vraiment épuisant. A la taille d’un jardin pour des tomates, c’est déja fatigant, mais là, notre « jardin » fait plus de 3 hectares !!
C’est notre 3ème année d’ébourgeonnage et je me souviendrais toujours de la première..

Nous étions contents, la taille était enfin finie et nous pensions nous reposer un peu.. C’est au détour d’une conversation avec un ami que nous avons pris connaissance de cet ébourgeonnage.. Vous pouvez mesurer là notre connaissance de ce métier de vignerons que nous venions d’embrasser !

J’ai remonté mes manches et commencé avec un réel entrain à nettoyer les souches. Mais de souches en souches, de rangs en rangs, le mal de dos était vraiment très fort.. J’ai donc continué à genoux, les protections de rollers de mes fils attachées sur mon pantalon, le dos droit, mais les genoux mal en point quand même.. Le sol est fait de schistes, silex.. dur dur !!

L’année suivante, j’ai cogité et me suis acheté des coussins pour jardiner sur lesquels je me mettais a genoux.. J’en ai usé 4 avant de finir ! Ce n’était toujours pas au point, mais mieux que rien !

Cette année, j’ai décidé de tester autre chose.. J’ai donc acheté des roues pour aller dans le sable sur lesquelles j’ai vissé une caisse pliable et les ai aménagées en… ah oui au fait, en quoi ?? En truc/pratique/pour/ébourgeonner !!

  Chariot plié  chariot et moi dessus

Nos parcelles étant pratiquement toutes en pentes, je monte en le portant ou le tirant, avec dedans le matériel dont j’ai besoin, comme la « lieuse-aggrafeuse » pour attacher les petits plants du plantier à leur tuteur et je redescends en roues libres.. Enfin presque !!

Les petits personnages des vignes..

Photos de famille des petits personnages rencontrés lundi dans nos vignes..

Quand on se balade, ou que l’on travaille dans la vigne, on voit pas mal de flore et de faune différentes..

Suivant les périodes de l’année, c’est un vrai défilé : asperges et poireaux sauvages, soucis, genêts en fleurs, thym..etc..insectes volants ou non, identifiés ou non… Bref, sur nos 3 hectares et demi de vignes et les 4 hectares de garrigue, c’est un vrai zoo !!

Et si l’on a l’oeil un peu plus attentif, on peut tomber sur de drôles de petits personnages que j’ai pu prendre en photo…

Le petit enfant..

Le petit : comme un petit enfant accroché a la jambe d’un de ses parents. petit plant est accroché a son tuteur.. Ou plutôt ses petits « bras » sont enroulés autour de ce tuteur..

  

                                                                                                                                               

                             

Les amis inséparables : comme deux enfants heureux d’être ensemble, pas moyen de les séparer !! S’ils pouvaient gambader gaiement, on les retrouverait sautillant en riant dans la parcelle !!

                                                                                                                                                                                                                 

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                             La danseuse :  la petite derniere, avec son air fragile et son tutu de feuille, ses petits bras paraissent fragiles, mais ilnefaut pas s’y fier.. Elle tient bon la barre !!