La nouvelle.. suite 3 écourtée, et fin !

« Comment ça, un homme à poil ?? Mais qu’est-ce qu’il faisait là ? »
« C’est quoi cette histoire ? Tu l’as vu où, quand ? »
« On n’a rien vu nous ! »
Les questions et étonnements fusent. « Je ne peux rien vous dire de plus, dit Vina, sinon qu’il m’a dit qu’il était chez
lui dans nos vignes !! »

« J’aimerai d’autant plus tirer cette histoire au clair.. Qui est-il, pourquoi se balader nu et pourquoi chez nous.. On va demander aux gens du village, quelqu’un l’a peut-être déjà vu et connait ses motivations.. » répond Vino.
Effectivement, on avancera sans doute plus vite pense Vina.

Les jours de vendanges se succèdent, lever à 5h, rassemblement à la cave à 6h30, café-croissant-brioches..etc..

Chargement des caisses dans le 4×4, et hop ! Dans les vignes..
Un enchainement épuisant obligeant chacun à chercher loin dans ses réserves. Oubliant le reste de la vie : penser raisins, manger raisins, rêver raisins, « insomniaquer » raisins c’est ça les vendanges et les vinifications !

Pendant que Vina fait ses aller-retour, Vino jongle avec les cuves, le pressoir, le groupe de froid et les drapeaux. La place est calculé pour optimiser l’espace et efficacité de chacun. La table de tri et ses deux chaises, les caisses pleines et les vides, les notes à prendre au fur et à mesure sur les densités, les températures à surveiller, pire qu’une nurserie !
La cave se transforme en ruche..
Et le vortex s’accélère, les aspirant dans un trou noir intemporel.. Comme d’autres métiers bouffeurs de temps et d’énergie, avec la passion en prime, vigneron n’est pas sans effets collatéraux.

Vina en a rencontré lors de salons, des jeunes vigneronnes qui, prisent dans ce vortex, s’en veulent que leurs enfants passent après ce métier, surtout la commercialisation. Et des plus anciennes, qui toutes regrettent de n’avoir pas été assez présentes pour eux.
Une dont les enfants ne lui disaient plus bonjour lorsqu’elle rentrait d’un salon ou d’une tournée de plusieurs jours. Ils parlaient uniquement à leur père, vigneron scotché à ses vignes, et donc disponible pour eux. Sentant l’exclusion totale et en souffrant énormément, elle a depuis changé de métier pour un qui paie avec des horaires fixes en prime : un luxe, pour son plus grand bonheur !
D’autres arrivent à commercialiser tout en gérant leur famille : les salons, les tournées sont fixés en fonction d’eux. Préserver la vie de famille est une gageure dans ce métier.. Mais il n’est pas le seul, demandent-on à une hôtesse de l’air si elle a des enfants ?!

Vina sort de ses pensées, le pick-up plein des toutes dernières caisses de la toute dernière vendange de l’année.
Ouffff !! Tout est rentré avant les pluies annoncées, on peut enfin laisser retomber un peu la pression..

Il reste cependant toujours l’énigme de cet homme nu..
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J’aurais voulu vous raconter l’intellectuel, ce jeune vendangeur qui trouvait plus facile de couper les grappes, les laisser tomber à terre, et les ramasser ensuite.. De Canon-ball aussi, ma vendangeuse fétiche qui vendangeait avec son appareil photo en bandoulière et nous faisait des photos magnifiques..
Mais voilà, je suis obligée de stopper là, avec un peu retard dans la mise en ligne de cette suite -et fin- pour cause de…. vendanges ! Nous commençons dès demain ce ballet des caisses que l’on remplit, que l’on vide.
La cave va à nouveau se transformer, pour de vrai, en nurserie 🙂

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